Chahdortt Djavann, une exilée engagée
Chahdortt Djavann, une exilée engagée
L’exil, c’est le choix qu’a fait Chahdortt Djavann en 1991. Depuis elle écrit et s’exprime sur la réalité de son pays natal, l’Iran, de sa vie d’exilée, des difficultés de refaire sa vie. Une blessure à jamais ouverte.
Chahdortt Djavann est née en Iran en 1967. Son père est emprisonné par le shah après la révolution de 1979. Elle-même décide de choisir l’exil en 1991, d’abord en Turquie, puis en France en 1993.
« Comment peut-on être français » et « La dernière séance » parlent de femmes. Deux femmes qui fuient l’Iran et la condition insupportable d’être femme dans ce pays. Mais l’exil n’est pas chose facile non plus, surtout lorsque le passé ne veut pas disparaître…
Dans le premier ouvrage, l’auteure relate l’arrivée d’une jeune femme à Paris qui obtient rapidement le statut de réfugié mais pas pour autant la sérénité dans sa vie. Marquée par le totalitarisme islamique de son pays et les exactions contre la population, sa vie en France est loin d’être aussi idéale qu’elle l’avait rêvée. « Elle cherchait la liberté et ne savait pas que la liberté n’existe pas lorsque l’on est prisonnière de son passé ».
Cette histoire s’inspire largement de la vie de l’auteure. Une femme déterminée mais qui expose les blessures ouvertes de l’exilée et la tentative de se reconstruire petit à petit. « Il faut avoir connu les rigueurs de l’obscurantisme pour apprécier à leur juste valeur les joies simples de la vie quotidienne, dont ceux qui n’en n’ont jamais été privé, à mesure qu’ils en perdent la saveur, oublient la nécessité ».
Au-delà d’une quête pour oublier son passé et refaire sa vie, pleinement et consciemment dans son pays d’adoption, l’auteure n’a de cesse de critiquer le régime sous lequel elle a grandi et veut ouvrir les yeux des Occidentaux sur la réalité d’un état islamique : « « Comment croire qu’une religion née il y a mille quatre cents ans en Arabie, et dont toute l’architecture repose sur le caractère immuable des lois qui la constituent, puisse être une religion progressiste ? » Quant à savoir si les dogmes islamiques sont, dans une société moderne, « compatible(s) avec la démocratie : la réponse est non ! (…) ».
Chahdortt Djavann est une femme engagée. Elle a choisi le chemin de l’exil et en a payé le prix fort. Sa bataille contre l’obscurantisme et pour l’égalité des sexes continuera tant qu’elle pourra s’exprimer publiquement. A découvrir !
« Comment peut-on être français » et « la dernière séance » de Chahdortt Djavann