Une migration féminine au temps de Staline
Une migration de femme au temps de Staline
De la France à l’URSS, une migration de 1937 à 1946
Par amour, Annette accepte de s’installer en URSS en 1937 avec son époux soviétique. Une migration choisie par amour qui se transforme en privation de liberté de mouvement…
« Parlez-moi d’amour, une Française dans la terreur stalinienne », est l’histoire d’une femme, Anne-Marie Lotte, dit Annette. Originaire de Belle-île, elle est une jeune pianiste à Paris quand elle rencontre Rabbi, un sculpteur russe d’origine juive. Ils se marient en 1933 puis en 1937, face à la montée de l’antisémitisme en Europe, Rabbi propose à sa jeune épouse de partir vivre et de bâtir leur vie dans son pays.
Par amour, Anne-Marie accepte cette immigration, malgré les avertissements de ses proches russes à Paris sur les exactions du régime stalinien. Elle demande la nationalité russe et obtient le fameux « Passeport rouge ». Pendant ce temps son mari rentre dans son pays pour préparer leur installation.
Arrivée en URSS, son mari la traite comme une étrangère. Le choc est important pour la jeune femme. Elle apprendre beaucoup plus tard que pendant les quelques semaines de leur séparation, Rabbi a retrouvé son premier amour de jeunesse. Annette désire rentrer en France, mais les Russes ne sortent pas du pays ; elle est contrainte de rester !
Commencent alors de longues années d’attente pour la jeune femme. Elle apprend le russe, se fait des amis, se lie d’amour à un autre Russe avec lequel elle a deux filles. Après des années de privation mêlées d’instants de bonheur et de dureté, elle obtient en 1946 un visa pour elle et ses deux filles. Comme beaucoup d’histoires de migration, le départ provoque la rupture déchirante de la famille…
C’est en 2004 que l’histoire d’Annette est publiée. Devenue âgée, elle croise son histoire avec celle de sa petite fille, Lucile Gubler, qui elle aussi a vécu en Russie, au temps de la Perestroïka. Deux vies, deux récits de migrations.
La pièce a été adaptée au théâtre par Katia Ogorodnikova, « Passeport rouge ». La comédienne, Aurélie Vauteloux, mélange souvenirs de l’aïeule à la voix de sa petite fille. Dans une mise en scène dynamique et épurée, elle tisse tendrement l’histoire et le courage d’Annette.
————— LE LIVRE
————- LE SPECTACLE
” Passeport rouge”, Cie Davaï, De K. Ogorodnikova – Avec A. Valetoux – Mise en scène K. Ogorodnikova